Purgatory Bleeds
[EN]
This installation was showed in the belgian city of Namur, during winter 2014. It was located in an empty t of the railway station. Namur is the political center of Wallonia region, and the public aspect of the exhibition explains this politically oriented work. It is about politics, people and artists. The installation consists of tailor-made paintings and a fictional story which describes the social issues during winter 2017. This story is said to be an extract from an anonymous personal diary.
Namur, winter 2017
These last years, the austerity measures increased with recurrent polar oriented winters. Each winter, a siberian cold settles. More than ever, it’s not the good time to be poor. The firewood became suddenly rare and expensive. Therefore, any wood was convoted, it was a survival issue. Even public benches have been stolen to be burnt. The poorest could be recognized by the color and odor of their chimneys : black, because the lack of wood made them burn plastics.
Formerly, the left wing of the station was an « artistic showcase ». From the time when there remained some subsidies for the culture. Until the day when a politician had it converted into an exhibition hall of the bodies of the citizens removed because considered too heavy for the smooth running of society. In administrative language, they declared them « unreasonable burden for the system ». They were then expelled or executed, the choice was made by public vote in a reality show. In any case, the artists were no longer in a hurry to exhibit before reconversion. It was rather bad to be an artist. It had been a long time since we hid it as we hide a shameful disease.
(extract from an anonymous personal diary)
[FR]
Pour cette exposition à Namur qui se déroula en 2014, au coeur de l’hiver, dans la ville capitale politique de la Wallonie, j’ai imaginé une fiction dans un futur proche, en l’occurrence l’hiver 2017. Cette fiction est présentée comme extraite d’un journal personnel anonyme. Le caractère public du lieu de monstration (une aile inoccupée de la gare) fit que mon récit s’orienta vers un commentaire social.
Février 2017, Namur.
Les mesures d’austérité se sont accrues de concert avec l’arrivée nouvelle des froids polaires ces dernières années. Chaque hiver, un climat sibérien s’installe. Plus que jamais, il ne fait pas bon être précaire. Le bois de chauffage est subitement devenu une denrée précieuse. Du coup, le bois tout court est convoité. Même les bancs publics ont été volés pour être brûlés. On pouvait reconnaître les plus pauvres à la couleur et l’odeur des fumées de leur cheminée : noire, car faute de bois on brûlait les plastiques.
Autrefois, l’aile gauche de la gare était une « vitrine artistique ». Du temps où il restait quelques subsides pour la culture. Jusqu’au jour où un politique la fit reconvertir en salle d’exposition des corps des citoyens supprimés car jugés trop pesants pour la bonne marche de la société. En langage administratif, ils les déclaraient « charge déraisonnable pour le système ». Ils étaient ensuite expulsés ou exécutés, le choix se faisait vote du public dans une émission de télé-réalité. De toute façon, les artistes ne se pressaient plus pour exposer avant la reconversion. C’était plutôt mal vu d’être artiste. Ça faisait longtemps qu’on le cachait comme on cache une maladie honteuse.
(extrait d’un journal personnel anonyme)